L’objectif premier d’une réserve naturelle est la sauvegarde du patrimoine biologique et géologique. Cette conservation de la nature peut passer par une absence d’intervention, mais dans des milieux soumis à l’influence des activités humaines, cela nécessite bien souvent des actions visant à « soutenir » les processus écologiques naturels, restaurer des habitats dégradés, conforter des populations d’espèces. C’est pourquoi les réserves naturelles ont l’obligation d’établir un « plan de gestion ».
Le plan de gestion est un document présentant en premier lieu une évaluation, à la fois du patrimoine naturel mais aussi du domaine socio-économique. Il défini ensuite des objectifs de gestion, et enfin prépare les différentes opérations visant à atteindre ces objectifs.
L’OFB et la LPO ont ainsi réalisé conjointement le troisième plan de gestion 2013-2022 de la réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon.
Élaboré à partir du guide méthodologique de l’Atelier Technique des Espaces Naturels (Chiffaut, 2006) il est structuré en deux parties distinctes :
> Diagnostic
Partie essentiellement descriptive. Elle reprend toutes les connaissances accumulées. Les rédacteurs ont fait le choix d’intégrer un maximum de connaissance dans ce document unique afin que le lecteur dispose de toutes les informations. De fait, une partie du précédent plan de gestion est reprise in extenso dans cette partie car certaines informations n’ont pas évolué !
> Gestion
Partie plus analytique car elle reprend les conclusions de l’évaluation du précédent plan de gestion (Champion, op. cit.) et propose les nouvelles orientations. Elle se termine par le plan de travail – véritable feuille de route du gestionnaire – pour ces dix prochaines années.
L’évaluation du précédent plan de gestion et la rédaction de ce dernier, ont permis la mise en avant de la dimension fonctionnelle de l’écosystème «baie de l’Aiguillon» puisque c’est elle qui régit la présence des habitats et des espèces. De même, les travaux de suivis menés constituent de véritables indicateurs évaluant la pertinence des politiques publiques conduites sur et dans le pourtour de la baie.
La baie de l’Aiguillon constitue une entité fonctionnelle intégrée au sein d’une zone humide fragilisée qu’est le Marais Poitevin. La dégradation générale des zones humides (à l’échelle nationale comme mondiale) et l’évaluation du patrimoine biologique de la baie de l’Aiguillon nous permettent de dégager trois grands enjeux prioritaires :
– Des fonctions écologiques liées à la position d’estuaire et de marais maritime altérées ou fragilisées : productivité, biodiversité, régime hydrologique…
– Des habitats naturels localisés (prés salés, vasières…) tributaires de la dynamique littorale et influencés par les activités humaines.
– La présence de populations d’espèces d’importance nationale et internationale.
Le plan de gestion a été conçu sur une période de 10 ans avec une évaluation intermédiaire au bout de 5 ans. Pour l’élaboration de ce document, la quasi totalité des membres des comités consultatifs et des partenaires de la réserve ont été auditionnés quant à leurs attentes.