Écologie et économie. Des activités économiques autorisées dans le cadre des décrets des réserves naturelles, se déroulent dans l’enceinte de l’espace protégé.
L’exploitation agricole du prés salé :
A la différence des prés salés du Mont Saint Michel pâturés par des moutons, ceux de la baie de l’Aiguillon sont traditionnellement fauchés, à l’exception de quelques secteurs qui sont encore pâturés. Délaissés il y a quelques années, dû à la diminution de l’élevage dans le marais, les gestionnaires de la réserve avaient souhaité contribuer à la valorisation des prés salés et à une reprise de l’activité agricole en adéquation avec les objectifs de conservation. S’est ainsi créé un groupe de travail associant exploitants, représentants de la profession agricole (Chambres d’agriculture, Adasea), la fédération des chasseurs de Vendée (gestionnaire des mizottes de Triaize) et les communes concernées afin de réfléchir à la pérennisation de ce type d’exploitation.
Ce travail a abouti à la rédaction d’un cahier des charges commun validé par les gestionnaires de la Réserve naturelle, les propriétaires et les exploitants et qui tient compte à la fois de l’historique d’exploitation mais aussi des contraintes écologiques. Les parcelles de mizottes étant indivisibles, les nouvelles attributions sont réalisées par un comité de pilotage réuni annuellement et composé d’agriculteurs locaux, des collectivités locales concernées, des représentants des propriétaires (FDC85) et du gestionnaire de la Réserve Naturelle.
Actuellement, il y a 39 entreprises agricoles ou exploitants qui sont affectataires de surfaces de prés salés de près de 600 hectares de mizottes. La fauche se déroule entre le 1er juin et le 31 août et contribue au maintien et au développement de grandes prairies à Puccinellie, créant par la même occasion des zones d’accueil et d’alimentation favorables aux anatidés herbivores en hivernage (Oie cendrée, Bernache cravant, Canard siffleur) et à la reproduction de certaines espèces (Alouette des champs, un petit criquet -l’Oedipode des salines- …). Environ la moitié des mizottes sont laissées volontairement sans intervention afin de maintenir une dynamique naturelle des prés salés, favorable notamment aux habitats à Obione, ressource alimentaire pour de nombreuses espèces marines ou zone de nidification pour certaines espèces de passereaux.
Les cultures marines (conchyliculture) :
> La mytiliculture
Réputée pour sa production de moules notamment de Bouchot, la baie de l’Aiguillon au sens large accueille actuellement une centaine d’exploitations mytilicoles et reste une des principales zones de production avec près 400 km de bouchots (dont une partie en captage) et 24 km de filières fournissant près de 20 % de la production nationale. Toutefois, la dynamique sédimentaire et l’évolution des moyens et méthodes de production ont fait migrer la majorité des zones de production en dehors de la réserve naturelle.
> L’ostréiculture
Dans les années 1950-1960, la baie de l’Aiguillon et le pertuis breton en général étaient la principale zone de captage de naissain d’huître. Elles étaient ensuite élevées jusqu’à 18 mois avant transfert vers les autres régions (Marennes Oléron, Vendée, Bretagne et Normandie). Aujourd’hui, cet élevage est réduit à 12 mois et le captage est devenu beaucoup plus faible; une plus petite surface est donc nécessaire et la production d’huître est aujourd’hui très réduite sur ce secteur. En revanche, il faut noter la présence de nombreux captages sauvages d’huîtres sur des vieilles tables à huîtres.
La pêche :
> Le chalutage
Dans l’enceinte de la Réserve Naturelle, il ne semble pas y avoir de réelles activités de pêches côtières ; dans tous les cas, cette pêche est marginale puisque seulement 2 à 4 navires pratiquent cette activité dans l’estuaire de la Sèvre Niortaise, y compris dans le périmètre de la réserve naturelle. Elles est toutefois plus présente dans le pertuis Breton.
> La civelle
La pratique de la pêche à la civelle à partir d’embarcations est effective depuis le début des années 70. Elle est réalisée à partir de cadres rectangulaires. Cette pêche est pratiquée plusieurs mois par an (généralement du 1er décembre au 15 avril) et représente une des principales sources de revenus annuels pour de nombreux pêcheurs. Fragilisée par le mauvais état de conservation de l’Anguille, d’où une production faible, cette activité souffre d’un déclin progressif.